Air France : la direction prête à présenter aux syndicats une nouvelle filiale low cost

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Air France : la direction prête à présenter aux syndicats une nouvelle filiale low cost

Après une grève historique des pilotes d'Air France qui a cloué les avions au sol pendant deux semaines en septembre, la direction d'Air France convie ce mardi tous les syndicats, pas seulement ceux de pilotes. Au menu de cette réunion : le développement de la filiale low cost Transavia.

Car malgré les quatorze jours de grève qui ont coûté à la compagnie entre 300 et 400 M€, aucun accord n'a été trouvé avec les pilotes.

Or, la direction d'Air France-KLM souhaite développer une offre low-cost, levier de croissance et seul moyen de concurrencer les autres compagnies comme Ryanair et EasyJet. Si le projet Transavia Europe a été suspendu, la compagnie mise en effet sur Transavia France dont le développement est pour l'instant verrouillé par un accord passé en 2007 avec les pilotes. Selon ce document, la filiale low cost ne peut avoir plus de 14 appareils.


L'entreprise n'a pas fourni d'ordre du jour précis, mais selon nos informations, la direction aurait dans ses cartons un projet de «low cost bis». Elle pourrait créer «une compagnie Transavia bis, non soumise aux accords» passés avec les pilotes estime Béatrice Lestic, secrétaire générale de la CFDT. Air France aurait même déjà enregistré au tribunal de commerce de Bobigny la nouvelle «Transavia Company» selon Guillaume Schmid porte-parole du SNPL, premier syndicat de pilote, une low-cost bis créée «dans l'opacité la plus totale» dénonce-t-il.

Les syndicats se réunissent avant de rencontrer la direction

Les syndicats de pilotes, SNPL et Spaf, qui ne pèsent que 6% toutes catégories confondues (personnel au sol, hôtesses et stewards, pilotes), redoutent un tel scénario. Le SNPL a donc lui aussi convié toutes les organisations syndicales représentatives pour tenter de rallier à sa cause celles qui l'ont soutenu (CGT, UNSA, FO) comme celles qui l'ont critiqué (CFE-CGC, CFDT) pendant la grève. Cette réunion est prévue à 14 heures, juste avant celle avec la direction.

«Le SNPL veut trouver un point d'ancrage avec les autres syndicats, mais on risque d'être à nouveau en opposition avec lui» a réagi Ronald Noirot, de la CFE-CGC. Plus optimiste, la CFDT espérait un rapprochement avec les pilotes, à la condition de porter des «revendications communes», et non sur les conditions de travail des pilotes.