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  greves RoissyTransport aérien Exercice du droit de grève
Les pilotes très mobilisés
Retards et annulations en série ont affecté hier les aéroports, mais sans provoquer de pagaille, au premier jour d’un conflit lié aux conditions d’exercice du droit de grève. 

Les syndicats de l’aérien s’opposent au gouvernement qui veut, via une proposition de loi, encadrer davantage les conditions d’exercice du droit de grève dans ce secteur.
Air France a annoncé prévoir pour aujourd’hui seulement 50% de ses vols long-courriers et 70% de ses courts et moyen-courriers, en incluant l’activité de ses filiales (Régional, Brit Air).
Hier, après des annulations préventives effectuées ce week-end, elle a dû annuler «à chaud» des vols mais dit avoir réalisé plus de 75% de son programme moyen courrier. 85% du programme long-courrier a été réalisé.
Une source aéroportuaire a indiqué qu’au total 126 annulations avaient été programmées dès dimanche soir sur 1 190 décollages et atterrissages prévus hier à Roissy et Orly.
À Roissy, quelques annulations «à chaud» ont touché des vols vers Genève, Naples, Istanbul et Rio. easyJet a également annulé cinq départs hier matin au départ de Charles-de-Gaulle.
À Toulouse, Nantes, Marseille, Montpellier, Nice, Strasbourg, Lille ou Lyon, de très nombreux vols ont été retardés ou annulés mais sans provoquer de pagaille.
Selon le principal syndicat de pilotes, le SNPL, le taux de grévistes chez les pilotes d’Air France était supérieur à 50% hier. Un syndicaliste chez les hôtesses et stewards a indiqué que la mobilisation était «forte chez les pilotes, moyenne ailleurs».
La quasi-totalité des syndicats de l’aérien appelle à se mobiliser jusqu’à jeudi contre le texte du député UMP Eric Diard.
Il impose notamment aux grévistes, sous peine de sanction, de se déclarer individuellement 48 heures à l’avance. Chaque gréviste devra aussi dire sa volonté de reprendre le travail 24 heures à l’avance et les compagnies devront communiquer des prévisions de trafic 24 heures en amont.
Le ministre des Transports, Thierry Mariani, a réaffirmé hier sa «volonté d’aller jusqu’au bout» après le vote du texte fin janvier en première lecture à l’Assemblée. Pour les syndicats, ce texte vise «à limiter le droit de grève» dans un secteur privé et sans monopole.